Que de vaines tentatives pour reprendre mon journal écrit ! Je ne compte plus le nombre de fois ou j'ai acheté un nouveau cahier dans l'espoir de retrouver mon goût de l'écriture manuscrite Quand je relis mess anciens journaux, ils sont pleins de détails, d'émotions, de petits rien Et puis un jour, des récits vides et inintéressants. L'angoisse de l'écrivain ?

Non, pire. Ça remonte au jour où Matt a voulu lire mon journal. Et où je l'ai laissé faire. Les deux cahiers qu'il a lu , il les as toujours Rangés sur une étagères dans sa chambre. Je n'ai jamais voulu les reprendre. Au début, parce que les relire était trop douloureux pour moi. Aujourd'hui parce qu'ils sont sans intérêt. Ils sont faux.

Tout ce que j'ai pu écrire dedans ne reflète en rien les choses telles que je les ai vécu. Je me suis censurée. J'ai écrit ce qu'il voulait lire et ce que je voulais qu'il lise. C'est à partir de là que j'ai commencé à me censurer. A arracher des pages. Et surtout à écrire en sachant que je serais lue. Donc tout est devenu déformé et impersonnel.

Le problème est que même après cela, écrire n'a pus été la même chose. Un peu comme si je craignais qu'on me lise. Confier son journal à quelqu'un est une chose que je ne ferais plus jamais. C'est mon espace et je n'y admet personne d'autre que moi même.

Et puis j’ai ouvert ce journal sur le net (je déteste le mot blog c’est beaucoup trop impersonnel). Je sais que personne de ma connaissance ne pourra y regarder. Un pseudo et des noms changés me garantissent l’anonymat. Je ne me censure pas. La seule chose à laquelle je fais attention, c’est de changer tous les petits détails qui pourraient me trahir si quelqu’un venait s’égarer par ici. Mais mon journal papier me manque. Alors j’essaie encore et toujours. Qui sait, un jour cela reviendra peut être. Parce que j’aime tant l’écriture…